Voici pourquoi les Émirats arabes unis ont lancé une mission sur Mars

  • Rudolf Cole
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 La sonde des Emirats Arabes Unis Hope est en route pour Mars, marquant la première mission scientifique planétaire dirigée par un pays arabe.

Un lancement du 19 juillet depuis le Japon a marqué le début du voyage du satellite Hope vers Mars. Mais le projet (nommé Al-Amal en arabe, qui se traduit par Hope en anglais) est en cours depuis six ans, depuis que le président des Émirats arabes unis, Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, a annoncé le projet en juillet 2014. Hope sera en orbite autour de la planète rouge, collectant des données sur son atmosphère afin d'offrir aux scientifiques de meilleures informations sur le passé vital et le présent plus stérile de Mars.

“Nous avons choisi le défi épique d'atteindre Mars parce que les défis épiques nous inspirent et nous motivent », a déclaré Mohammed ben Rashid, vice-président et Premier ministre du pays, dans un communiqué de 2014, comme l'a rapporté le site sœur Space.com. sur de tels défis est le moment où nous arrêtons d'aller de l'avant. "

Pour les Émirats arabes unis, le projet Hope offre une opportunité de construire une communauté scientifique plus solide, de renforcer le prestige national et de contribuer directement à l'effort mondial pour découvrir la vie historique sur Mars, selon l'agence spatiale émiratie.

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Qu'est-ce que les Emirats Arabes Unis?

Les EAU sont une jeune nation de moins de 10 millions d'habitants (selon Global Media Insight) dans la partie sud-est de la péninsule arabique, à la frontière de l'Arabie saoudite et d'Oman, et à travers le golfe Persique depuis l'Iran. Il s'est formé en 1971 à partir de sept nations plus petites, ou émirats, jusque-là sous la domination coloniale britannique. (L'arrivée de Hope sur Mars en 2021 coïncide avec le 50e anniversaire des Émirats arabes unis.) 

Abu Dhabi et Dubaï, les plus grands émirats, représentent la majeure partie de la population émiratie, mais environ un tiers de tous les habitants des EAU vivent dans les cinq autres émirats: Sharjah, Ajman, Ras al-Khaimah, Fujairah et Umm al-Quwain.. 

Les EAU sont un riche producteur de pétrole et, comme l'Arabie saoudite voisine, ils sont depuis longtemps un allié et un partenaire commercial des États-Unis. Le pays a de l'argent à dépenser pour de grands projets nationaux comme le plus haut bâtiment du monde à Dubaï, des îles artificielles et une station de ski couverte au milieu du désert..

Hope a fait partie d'un projet national plus élevé qui a également vu la construction du centre spatial Mohammed bin Rashid - qui dirige la mission Hope - la mise en place d'un programme d'astronautes et le séjour de huit jours de la citoyenne émiratie Hazzaa Ali Almansoori en tant qu'astronaute à bord du Station spatiale internationale en 2019.

Que fera la sonde Hope?

Les travailleurs du contrôle de mission émirati ont compté à rebours le lancement de la mission Hope. (Crédit d'image: Emirats Arabes Unis)

Hope, un projet conjoint entre les Émirats arabes unis et l'Université du Colorado à Boulder, l'Université de Californie à Berkeley et l'Arizona State University, est par essence un satellite météorologique très avancé, selon Space.com.

Il est conçu pour créer une image à long terme du climat martien à l'échelle de la planète, montrant comment les modèles météorologiques de la planète changent au fil des jours et des années. Les scientifiques espèrent utiliser ses données pour déterminer les mécanismes qui ont lessivé l'oxygène et l'hydrogène de l'atmosphère martienne pendant des éons.

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Ces processus ont laissé la planète sèche, glaciale et stérile. Mais la chasse à la vie sur Mars repose sur l'hypothèse - étayée par des preuves de la surface de la planète - qu'il y a des milliards d'années, il faisait plus chaud et plus humide avec beaucoup d'oxygène pour circuler. Comprendre comment l'atmosphère change aujourd'hui pourrait, espèrent les chercheurs, aider à donner corps à l'image d'un Mars plus ancien où la vie s'est peut-être développée.

 Un coup de pouce scientifique pour la nation du Golfe 

Plus immédiatement, l'objectif du programme spatial est de renforcer la position des EAU dans la communauté scientifique mondiale et de créer des institutions de recherche sérieuses dans le pays, ont déclaré les EAU..

Le Centre spatial Mohammed bin Rashid répertorie les objectifs de la mission Hope sur son site Web, notamment «encourager et inspirer les jeunes générations à réussir dans les projets STEM» et «promouvoir une culture de recherche et une passion pour l'exploration et l'innovation».

Jusqu'à présent, les efforts des EAU semblent porter leurs fruits.

"Sans aucune expérience de l'exploration spatiale nationale, aucune capacité scientifique planétaire ou infrastructure appropriée, le pays a réussi à mettre sur pied une équipe de livraison composée de personnel 100% local et émirati avec un âge moyen de moins de 35 ans", chercheurs de l'University College London Ine Steenmans et Neil Morisetti a écrit pour The Conversation. "Et en fixant un délai de six ans au lieu de dix, comme le font la plupart des missions comparables, il a réussi le lancement à temps et dans les limites du budget."

Steenmans, Morisetti et leurs collègues ont publié une critique élogieuse de la mission, affirmant que l'effort Hope avait provoqué une petite explosion scientifique pour les Émirats arabes unis, avec plus de 50 articles sur les sciences spatiales évalués par des pairs sortant du pays au cours des six dernières années..

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Dans le processus, les EAU ont également développé le savoir-faire et l'infrastructure de fabrication pour d'autres projets similaires à l'avenir, ont écrit les chercheurs dans leur rapport. De plus en plus d'étudiants aux EAU se sont inscrits à des programmes d'études supérieures en sciences; plus de financement est disponible pour les scientifiques du pays; et la recherche semble être une carrière plus attrayante qu'avant le décollage de cette mission, ont-ils déclaré.

"L'une des leçons est donc que lorsqu'elle est intégrée dans une vision stratégique nationale à long terme, l'exploration spatiale peut à court terme générer des avantages majeurs près de chez nous", ont-ils écrit. "Alors que l'espace peut sembler être principalement une question de missions scientifiques, lorsqu'il est conçu de cette manière, il peut s'agir de missions de développement national."

Les EAU ne sont pas les seuls parmi les puissances de l'après-guerre froide à utiliser l'exploration spatiale pour marquer leur statut et leur puissance, et élever leurs ambitions nationales. La Chine, bien qu'elle ne puisse pas collaborer avec la NASA, a construit ses propres stations spatiales et fait atterrir des rovers sur la lune. L'atterrisseur israélien Beresheet a échoué de façon spectaculaire lorsqu'il s'est écrasé sur la lune en 2019 (bien que l'accident ait envoyé des milliers de tardigrades asséchés sur la surface lunaire). Et l'Inde a lancé plusieurs sondes satellites, dont la mission Mars Orbiter qui fait le tour de la planète rouge depuis 2014.

Comme Forbes l'a rapporté en 2018, seulement 40% environ de toutes les missions sur Mars de l'histoire ont réussi. Reste donc à voir si Hope, qui devrait arriver en février 2021, sera considérée comme une réussite totale pour les ambitions scientifiques des EAU.

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