Gyles Lewis
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Les myxines sans yeux et sans mâchoires - toujours présentes aujourd'hui - sont des poissons charognards bizarres, semblables à des anguilles, qui lèchent la chair des animaux morts en utilisant leurs structures épineuses en forme de langue. Mais leur caractéristique la plus connue est la boue collante qu'ils expulsent pour se protéger.
Et maintenant, les scientifiques savent que la bave de myxine est suffisamment robuste pour laisser des traces dans les archives fossiles, trouvant des preuves remarquables dans un squelette de myxine fossilisé excavé au Liban. Cette nouvelle découverte incite également les chercheurs à redéfinir la relation de la myxine avec d'autres poissons anciens et avec tous les animaux à épine dorsale. [Photos: Le poisson le plus bizarre]
Les fossiles de myxine sont rares et ce spécimen - une "myxine fossile sans équivoque" - est exceptionnellement détaillé avec de nombreux tissus mous préservés, ont rapporté des scientifiques dans une étude publiée en ligne aujourd'hui (21 janvier) dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences ( PNAS).
Le fossile date de la fin du Crétacé (il y a 145,5 millions à 65 millions d'années) et mesure 12 pouces (31 centimètres) de longueur. Les chercheurs l'ont surnommé Téthymyxine tapirostrum: Téthymyxine vient de «Téthys» (faisant référence à la mer de Téthys) et du mot grec latinisé «myxnios», qui signifie «poisson gluant». Tapirostrom se traduit par «museau d'un tapir» et fait référence au nez allongé du poisson, ont écrit les auteurs de l'étude.
"Une saucisse de natation"
Les myxines existent depuis environ 500 millions d'années, mais il n'y en a pratiquement aucune trace sous forme de fossiles, principalement parce que leurs longs corps sinueux manquent de squelettes durs, a déclaré l'auteur principal de l'étude Tetsuto Miyashita, postdoctoral au Département de biologie des organismes et Anatomie à l'Université de Chicago.
"Fondamentalement, c'est comme une saucisse de natation", a déclaré Miyashita. "C'est un sac de peau avec beaucoup de muscles dedans. Ils n'ont pas d'os ou de dents dures à l'intérieur, donc il est vraiment difficile pour eux d'être préservés dans les archives fossiles."
Lorsqu'elles sont menacées, les myxines modernes produisent un type de mucus à partir de glandes visqueuses spéciales réparties le long de leur corps. Lorsque les fibres kératiniques - la substance qui compose nos ongles et nos cheveux - dans le mucus rencontrent de l'eau, elles s'emmêlent et dilatent le globe visqueux jusqu'à environ 10000 fois sa taille d'origine en quelques dixièmes de seconde seulement, ont rapporté des chercheurs dans une autre étude publiée. 16 janvier dans la revue Royal Society Interface.
La bave de myxine est un gâchis collant qui dissuade les prédateurs en obstruant leurs branchies, et cette défense visqueuse est même efficace sur terre, comme un certain nombre d'automobilistes malchanceux l'ont appris en 2017. Une copieuse et gluante bave de myxine a temporairement fermé une partie d'une autoroute dans l'Oregon, après un camion s'est renversé et a jeté sa charge utile de myxine - 7500 livres (3400 kilogrammes) - sur la route.
Et maintenant, les scientifiques savent que cette défense visqueuse était en place il y a 100 millions d'années, peut-être utilisée pour dissuader les carnivores marins du Crétacé tels que les ichtyosaures, les plésiosaures et les anciens requins, a déclaré Miyashita.
Scans de slime
Les auteurs de l'étude PNAS ont examiné le fossile de myxine à l'aide du balayage synchrotron - un type de technologie d'imagerie qui bombarde les objets avec des particules hautement énergétiques et polarisées - et ils ont détecté des signatures chimiques de fibres kératiniques concentrées dans plus de 100 endroits..
Sa présence dans le fossile suggère que les anciennes myxines au cours de cette période avaient déjà développé leur superpuissance visqueuse, selon l'étude..
Cette découverte rare fournit également une image plus claire de la place de ces poissons étranges et producteurs de boue sur l'arbre de vie, aidant peut-être à régler un débat scientifique s'étalant sur des siècles, a déclaré Miyashita..
Les myxines sont si étranges qu'elles ont longtemps été considérées comme "les plus étranges" sur l'arbre généalogique des poissons, les seuls occupants d'une branche solitaire, a déclaré Miyashita. Parce que leurs fossiles sont si rares, on ne sait pas depuis combien de temps les myxines ont divergé de l'ancêtre commun qu'elles partageaient avec tous les autres poissons (et par la suite, tous les vertébrés).
Mais le nouveau fossile montre que la myxine il y a 100 millions d'années était remarquablement similaire à la myxine d'aujourd'hui, ce qui suggère que leurs caractéristiques spécialisées se sont accumulées progressivement au fil du temps. Si tel est le cas, plutôt que d'être un "cousin" plus primitif d'autres poissons, la myxine devrait être regroupée avec les lamproies à corps long, ont rapporté les auteurs de l'étude. En clarifiant ces relations, les scientifiques développent une image plus détaillée de la façon dont les créatures à épine dorsale ont évolué, a déclaré Miyashita..
"L'endroit où nous plaçons la myxine fait une différence dans la façon dont nous pensons à nos propres ancêtres, il y a plus de 500 millions d'années", a-t-il ajouté..
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